Sauver des vies

Une pratique simple,
à la portée de tous

Considérez chaque vie comme votre propre corps,
Et faites des efforts pour ne pas tuer de créature vivante quelle qu’elle soit,
Oiseaux, poissons, cerfs, bétail et même les insectes minuscules,
Et tâchez à la place de sauver leurs vies,
En leur offrant une protection contre chaque danger.

Chatral Rinpoché

La vie constitue le bien le plus précieux et le plus fragile qui existe.

La vie, le bien le plus précieux

L’enseignement du Bouddha invite chacun à réfléchir à sa condition humaine, mais aussi à celle de tout être sensible. La vie constitue le bien le plus précieux et le plus fragile qui existe. Chacun de nous est en quête de bonheur et de sécurité. Si l’élan de bienveillance semble naturel pour nos semblables et nos animaux de compagnie, il nous est souvent difficile de l’étendre à des formes de vies plus « insignifiantes » à nos yeux : insectes, vers de terre, oiseaux, etc. Pourtant, chaque être est doué d’une conscience et d’une sensibilité.

Un geste pour eux et pour nous-mêmes

Nous n’avons pas tous les compétences ni l’opportunité de sauver des vies humaines (n’oublions pas que les dons du sang et de moelle osseuse constituent des moyens concrets aussi), mais sauver des vies animales vouées à une mort atroce — comme le ver crocheté vivant au bout de l’hameçon — est à la portée de chacun.

Sauver des vies est une expérience directe du champ d’action de l’être humain : nous avons un pouvoir, celui d’éviter ou d’alléger la souffrance d’autrui.

Par ailleurs, le simple fait d’être un humain signifie tuer : en marchant, en mangeant, en roulant dans sa voiture lorsque les animaux s’écrasent sur le pare-brise. Sauver des vies permet de prendre davantage conscience de nos actes et de leur portée et offre une possibilité de remédier à ces méfaits, volontaires ou pas, et alimente ainsi une gratitude sincère à l’égard de la vie.

Il est bon aussi de souligner que certaines espèces, comme les vers de terre, nécessaires au bon équilibre de l’écosystème, sont aussi menacées de disparition. Sauver des vies avec intelligence permet aussi de prendre soin de son environnement.

Le yogi Milarépa sauva la vie d’un cerf poursuivi par un chasseur.

Comment faire ?

Cette pratique demande un peu de préparation : choisir les animaux que vous souhaitez sauver selon votre budget et en prévoyant un lieu où les libérer sans les mettre en danger et sans nuire à l’environnement.

• Installer les animaux en un lieu sécurisé pour eux (prévoir cages ou enclos si nécessaire).

• Si la pratique se fait en groupe, les pratiquants se placent proches des animaux. À l’image de la récitation des prières de souhaits, une pratique réalisée en groupe renforce l’effet bénéfique qui rejaillit sur tout l’environnement.

• Prendre refuge et développer l’esprit d’éveil puis réciter le mantra de Tchenrézi de façon à ce que les animaux l’entendent bien. Conclure par les souhaits la dédicace.

 Voir le détail de la pratique ici.

En fonction de la région dans laquelle vous habitez, différents animaux peuvent être sauvés : poissons, oiseaux, vers de terre (à acheter en magasin de pêche), escargots, etc. Prenez soin de vérifier si l’environnement dans lequel vous les relâcherez leur conviendra et vice versa, s’ils ne vont pas être nuisibles à l’écosystème dans lequel ils vont être réintroduits.

Les vers de terre : essence de vie

Au premier abord, la perspective de libérer des vers de terre dans son potager ne paraît peut-être pas aussi importante que celle d’éviter à des chatons d’être sauvés de la noyade, et pourtant les vers de terre jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes : ils agissent sur la structure granulaire du sol en ingérant puis rejetant la terre, contribuant à stabiliser les sols qui deviennent ainsi moins sensibles à l’érosion.

En creusant des galeries, ils permettent aux végétaux d’avoir un meilleur accès à l’eau et aux éléments nutritifs. Ils jouent également un rôle capital dans le recyclage de la matière organique et l’enrichissement des sols. Représentant en moyenne 1 tonne par hectare, ils sont des habitants essentiels et souvent oubliés de nos terres.