
Présentation du séminaire
« C’est par le croisement des visions et des compétences que nous pouvons mieux décrypter le monde d’aujourd’hui et ses évolutions. »
Une journée de séminaire pour questionner l’altérité : comment rencontrer l’autre et trouver des ressources pour vivre ensemble ? L’autre c’est l’ami, le collègue, le voisin, c’est aussi l’inconnu, l’étranger, celui qui ne vit pas comme moi. C’est la personne avec laquelle ma profession me met en contact et qui attend de moi quelque chose, une action, un service. C’est le plus riche ou le plus pauvre, le plus ou moins valide que moi. L’autre est, de fait, différent.
Éprouver l’altérité, c’est faire l’expérience de l’autre : aller à sa rencontre reste le point de départ du vivre ensemble. Il s’agit de nourrir un dialogue pour prendre le risque de l’enrichissement mutuel. Mais l’altérité peut aussi être une épreuve : l’autre, par manque de connaissance, par stéréotypies non travaillées, peut être source de défiance, et susciter inquiétudes et peurs. Dans tous les cas, l’altérité questionne notre identité, elle interroge nos frontières.
Deux axes de discussions durant cette journée :
Rencontrer la culture de l’autre : la culture peut être érigée comme une limite indépassable à la communication, elle peut aussi devenir outil de médiation. Il s’agit alors d’explorer les représentations et la manière dont elles se construisent.
Rencontrer les convictions de l’autre : la diversité convictionnelle et religieuse s’impose à nous et nous invite au dialogue. Il s’agit ici de dépasser les préjugés et vivre la laïcité quelles que soient nos convictions pour construire du lien social jusque dans la vie professionnelle.
Intervenants

Radia Bakkouch
Présidente de Coexister, association de jeunes de toutes religions ou sans religion œuvrant pour le vivre ensemble à travers des actions de sensibilisation à la laïcité et au dialogue.

Samuel Grzybowski
Né le 20 mai 1992 à Paris, Samuel Grzybowski est le fondateur de l’association Coexister dont le but est de faire de la diversité un levier du mieux vivre ensemble… (biographie détaillée)
A l’origine du premier tour du monde des initiatives interreligieuses dans plus de 40 pays (aujourd’hui l’Interfaith Tour), il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels « Manifeste pour une coexistence active », « Tous les chemins mènent à l’autre : chroniques d’un tour du monde interreligieux » et « L’après Charlie : 20 questions pour en débattre sans tabou » co-écrit avec Jean-Louis Bianco et Lylia Bouzar. Il est également le co-fondateur du cabinet de conseil Convivencia qui accompagne les entreprises dans la valorisation de la diversité religieuse et convictionnelle.

Michel Aguilar
Membre du G3I , Groupe de travail Interculturel, International et Interconvictionnel. Administrateur de l’Union Bouddhiste de France.

Stéphane Tessier
Médecin de santé publique, président de R.E.G.A.R.D.S (Repenser Et Gérer l’Altérité pour Refonder la Démocratie et les Solidarités)
Son intervention :
Même si elle semble s’imposer, l’interculturalité ne s’improvise pas, elle s’apprend. Il est donc nécessaire de comprendre et d’organiser les processus de communication interculturelle ; pour ne plus en faire un obstacle, il s’agit d’identifier comment la culture peut se transformer en un outil de compréhension de l’altérité. Des questions alors se posent : comment, partant de ses propres représentations (personnelles, familiales, sociales, professionnelles, etc.), comprendre celles de l’Autre ? Comment éclairer les notions lourdement piégées d’ «identités», de «cultures» d’ «appartenances», de «communautés», etc. mobilisées dans ces relations émotionnellement très engagées ? Le but étant de comprendre ce qui constitue les différences et leur vécu de part et d’autre de la relation afin d’anticiper les sources de malentendus. Ces réflexions s’inscrivent dans le cadre d’expériences menées dans les domaines de la santé, l’action judiciaire (particulièrement pour la jeunesse), le travail social et l’éducation. Outre la dimension théorique, l’exemple de la grande précarité viendra illustrer comment structurer une approche positive de l’altérité.

Lama Puntso
Enseignant bouddhiste, responsable du centre Dhagpo Bordeaux. Il mène depuis de nombreuses années une réflexion sur les apports du bouddhisme aux problématiques du monde actuel dans les domaines notamment de l’éducation, du management, de l’accompagnement.