11 octobre 2019 – Petite chronique à propos du premier enseignement du cycle sur les fondements de la philosophie bouddhiste…

Le manque de clarté
Le point de départ de notre approche est le manque de clarté. Nous avons une certaine compréhension de ce que nous vivons, une certaine conscience des expériences que nous éprouvons, mais cela reste toujours limité. Nous parlons ici du quotidien : nous vivons, nous pensons, nous agissons, nous communiquons sans être toujours très clairs sur ce qui nous pousse à le faire et sur les conséquences que nous engendrons. La question que nous pose le Bouddha : sommes-nous certains de générer les causes du bonheur que nous recherchons ? Rien n’est moins sûr !

L’observation
Afin de ne pas être soumis à une réponse toute faite, même éclairée, le processus auquel nous sommes conviés dans la pratique du bouddhisme, est de mener une observation rigoureuse afin de découvrir et de comprendre par nous-même. Il s’agit de commencer avec les situations simples du quotidien. Nous parlons ici d’une recherche intérieure qui va à la rencontre de nos états d’esprit : comment se déploient-ils, sur base de quelles situations, quels états d’esprit je ne peux développer alors que je le souhaite et pour quelles raisons ?
Il s’agit d’observer sans jugement (même sur les jugements), sans rien attendre de particulier, sans rejeter non plus ce que nous rencontrons. Le propos est de poser un regard aussi neutre que possible. Ce que nous découvrons n’est ni bien ni mal. Si nous posons un jugement moral sur ce qui est vu, alors nous ne pourrons voir en profondeur. Nous perdrons en clarté .

Des données pour mieux comprendre
Cette observation est le point de départ : une condition nécessaire, mais pas suffisante pour un processus de transformation ! Dans le cadre du bouddhisme, afin de mieux décrypter ce que nous observons, l’étude des enseignements intervient comme un précieux support. Afin de comprendre comment nos états d’esprit sont reliés aux causes de souffrance ou, au contraire, comment ils peuvent générer plus de clarté, nous sommes invités à étudier ce que l’on appelle la causalité (les causes et les effets) ainsi que l’interdépendance (la coproduction conditionnée). Mais dans un premier temps, il nous faut établir les bases et comprendre comment corps et esprit s’articulent, comment sensations, pensées et émotions se combinent. C’est le sens du cycle d’enseignement appelé « Les cinq éléments constitutifs de l’existence : les agrégats », un cycle de huit enseignements à raison d’une soirée par mois, jusqu’en juin.

La première soirée du cycle
La première soirée d’enseignement a été animée par Julien, un des quatre restituteurs qui assureront le cycle. Soixante dix personnes étaient au rendez-vous.
Julien témoigne : « C’est réjouissant de partager l’enseignement du Bouddha. En fait, c’est assez simple : nous étudions ensemble. Je suis touché de voir des personnes qui à la fin de leur journée de travail viennent passer du temps à écouter et réfléchir à l’enseignement. »

Dans le public, les retours sont divers : certains sont frappés par la rigueur de l’enseignement, ils ne s’attendaient pas à autant de précision. D’autres sont inspirés par Julien : « le texte, il l’a fait sien ! » Ou encore : « cela montre où mène l’étude ».

Comme l’a dit Julien en conclusion de la soirée : « Nous apprenons les éléments de base pour ”parler le bouddhisme.” Nous commençons par le premier thème sur les dix que contient ce texte de l’Entrée en la connaissance et qui nous permettent de mieux comprendre le monde, soi-même et les autres. Cela mène à plus de clarté et à moins de jugements, car progressivement nous comprendrons les causes et les conditions qui tissent nos existences. »

Une dynamique d’étude
À la fin de la soirée, six personnes se sont engagées à retranscrire rapidement l’enseignement afin que chacun puisse avoir un support écrit pour mener une réflexion appropriée à partir des informations partagées. De plus, des groupes d’études se sont constitués afin d’approfondir la compréhension à plusieurs entre les interventions mensuelles. Et c’est bien là le propos : cultiver une connaissance qui permette de revisiter notre expérience afin de dissiper la méprise qui nous empêche de voir les choses telles qu’elles sont.
Puntso