
Et si l’erreur était fertile ?
Un autre regard sur la culpabilité
Un livre d’anila Trinlé
Préface de Christophe Fauré
Editions Rabsel
De la même auteure :
La présence

Les souffrances de la culpabilité s’enracinent dans les jugements négatifs que nous portons sur nos erreurs. Or nos erreurs, tant cognitives qu’afflictives, sont inévitables ; elles naissent de nos représentations émotionnelles et imprécises qui nous emprisonnent dans notre version de la réalité. Ceci n’est pas un réel problème tant que nous en sommes conscients.
Clarifier notre rapport à l’erreur nous amène à être moins piégés par nos jugements, ce qui nous permet de faire de nos erreurs un matériau de transformation.
Par les méthodes issues de l’enseignement du Bouddha, et notamment l’entrainement à la méditation, notre rapport aux afflictions se clarifie. Nous découvrons ainsi une capacité de réflexion accrue et un discernement plus vaste. Notre vision de la culpabilité se transforme naturellement et nous trouvons les ressources pour répondre de façon pertinente aux situations du quotidien.
Extrait de la préface de Christophe Fauré

En tant que psychiatre, je suis trop souvent confronté aux souffrances générées par la culpabilité pour ne pas reconnaître la pertinence de ce livre. Notre monde a besoin de tels écrits. Pour trouver d’autres chemins que ceux que notre société nous propose face aux souffrances nées de la culpabilité. Pour identifier d’autres voies d’apaisement, d’autres façons d’honorer ce que nous sommes, affranchis de la mésestime de soi – voire même la haine de soi – dont se repait la culpabilité.
Anila Trinlé nous donne de précieuses clefs. Laissons-nous imprégner de son enseignement. Il a besoin de cheminer en nous pour révéler sa véritable couleur, sa véritable profondeur. À nous alors d’ouvrir la porte et de parcourir la voie. Car, comme nous dit le Bouddha : « Je ne peux pas vous donner l’Éveil, vous seuls pouvez vous le donner ».
Alors, pourquoi attendre ?…
Faites-vous donc cet inestimable cadeau !
Christophe Fauré
L’auteure

Anila Trinlé, moniale bouddhiste, est conférencière et enseignante. Depuis le milieu des années 90, elle participe avec lama Puntso à la réflexion et l’élaboration d’une approche bouddhique des problématiques de la société actuelle, telles que l’accompagnement du deuil et de la fin de vie, la culpabilité, l’éthique, la présence ou l’estime de soi.
Par ailleurs, elle est, au sein de l’Union Bouddhiste de France, membre du comité d’éthique et a participé à la mise en place des aumôneries bouddhistes en milieu hospitalier.
Son activité est en lien avec Dhagpo Kagyu Ling, siège européen du Gyalwa Karmapa, et Dhagpo Bordeaux, centre urbain en pleine expansion en Aquitaine.
Extraits
Le décalage que nous découvrons a posteriori, entre ce qui s’est passé et ce qui aurait dû se passer, est jugé comme une faute. Dans l’approche bouddhique, une faute est considérée comme étant la conséquence d’un jugement négatif porté sur une erreur. Une erreur cognitive, une erreur issue d’une évaluation partielle d’une situation quelle qu’elle soit, une erreur émotionnelle due au fait que nous nous sommes laissé emporter par une émotion sans en avoir conscience. Tout cela s’est passé très vite, et nous n’avons pu nous rendre compte des conséquences de notre comportement qu’après coup.
Si j’avais su, j’aurais dû voir, je n’aurais pas dû réagir ainsi… autant de pensées qui manifestent notre difficulté à assumer le fait de ne pas avoir été juste. Ce que j’aimerais souligner ici, c’est l’emploi du conditionnel dans toutes ces phrases. La conjugaison peut parfois nous permettre de mieux voir ce qui nous échappe… Nous pouvons ainsi constater que si nous employons le conditionnel, c’est bien que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour agir autrement ! Nous aurions aimé que les choses ne se passent pas ainsi. Dans l’instant, nous avons agi selon l’évaluation du moment, du mieux que nous pouvions. Que ce mieux soit perfectible, pas de doute, mais est-ce que pour autant nous devons nous juger sévèrement et nous infliger la souffrance liée à la culpabilité ?
Nous pouvons voir ainsi que la culpabilité s’élève sur la base d’un jugement porté sur une erreur, et qu’elle prend place à la suite de la relecture d’une situation, a posteriori. C’est un aspect important que nous clarifierons.