Paroles dites à Dhagpo Bordeaux
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Se juger soi-même
Khenpo Chödrak Rinpoché, juin 2019
Khenpo Chödrak Rinpoché est venu à Bordeaux enseigner sur les quatre vérités des êtres nobles.
Lorsqu’il a laissé l’espace pour l’échange, un étudiant a posé la question du jugement sur soi-même.
Étudiant : Quand on apprend à se connaître et à prendre conscience de ses émotions, comment faut-il faire pour réussir à accepter ces émotions, sans jugement ?
Khenpo Chödrak Rinpoché : Le fait de pouvoir reconnaître ses perturbations mentales, ses afflictions, c’est déjà l’expression d’une acceptation, sans quoi nous ne pourrions pas les voir. Donc, avoir cette reconnaissance-là, se dire : « Il y a une perturbation mentale, une affliction » est une première étape qui comprend l’acceptation. L’étape suivante consiste à trouver des moyens pour y répondre.
Que ce soit dans votre esprit ou dans le mien, dans l’esprit de chacun, il y a des afflictions, des perturbations mentales. Le reconnaître, être conscient des afflictions dans notre esprit, percevoir ces mouvements et en voir les défauts fait partie intégrante du chemin. La raison pour laquelle le Bouddha a enseigné de cette manière n’est pas de générer une forme de culpabilité. Le propos n’est pas de se dire : « Dans mon esprit, il y a beaucoup de perturbations mentales, je suis dans l’erreur, je suis une mauvaise personne ». Le but est de reconnaître que nous éprouvons des perturbations mentales et d’être conscient que cela va nous permettre de trouver des moyens pour nous en libérer. Ne pas nous satisfaire de la reconnaissance, mais à partir de l’acceptation, se réjouir de voir ce qui se passe en nous. Le Bouddha a enseigné de nombreuses méthodes pour maîtriser ce qui génère la souffrance, les non-vertus accumulées.
L’important à retenir à ce propos, c’est le fait que reconnaître ce qui est nuisible en nous est une acceptation. Le but de l’enseignement donné par le Bouddha sur ce thème n’est pas de développer une forme de culpabilité qui ne changerait rien à la situation. Il s’agit d’accepter les actes accomplis et, à partir de là, mettre en œuvre une transformation devenue possible.
Photo Rhand McCoy
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